Entretien, réparations
 

Une écluse fonctionne suivant une organisation communautaire, sous l'autorité du chef
d'écluse qui veille au bon fonctionnement de l'équipe et maintient l'observance des règles.



Le mur de l'écluse nécessite un entretien régulier pour être de niveau et rigoureusement parallèle à la ligne d'horizon : avec le temps, le mur travaille produisant des affaissements, "les tires", qui sont autant de passages par lesquels le poisson s'échappe.
 
 





Coupe du mur d'une écluse, principe.




En effet, lorsque l'écluse découvre à nier descendante (dérase), un courant violent se forme, entraîne le poisson et lui permet de s'échapper. Il faut donc veiller à ce que le mur soit toujours parfaitement entretenu pour rester horizontal sur toute sa longueur.

Les tours de réparation, comme pour la pêche, sont placés sous l'autorité du chef d'écluse.

Au printemps et en automne, les co-détenteurs de l'écluse procèdent à l'aménagement des allées, des coursières, creusées dans le rocher. Ces lits d'eau doivent être nettoyés, débarrassés de toutes algues et pierres roulantes qui peuvent les encombrer, de façon à faciliter l'écoulement de l'eau le plus rapidement possible vers la "foue" où il reste suffisamment d'eau pour canaliser le poisson prisonnier et lui permettre de survivre si personne ne vient le pêcher.
 
 




Entretien de l'écluse "Laure Brégaud"
(Photo N. Rainard)

 


Sur une base solide, l'estran rocheux, des pierres non gélives, extraites de la banche, sont réparties de chaque côté du mur. On jette ensuite dans le milieu des roches et des graviers.

A la construction comme à l'entretien, des pierres triangulaires à angle vifs, "trois cornes", sont soigneusement choisies pour la place qu'elles doivent occuper. Emboîtées le mieux possible dans la construction, elles ferment le mur. Puis l'ensemble se tasse et se recouvre peu à peu d'huîtres et de balanes qui, en se soudant, forment un ensemble homogène mais suffisamment poreux pour encaisser la pression des vagues qui peut atteindre jusqu'à 20 tonnes par mètre carré.
 
 


Pierres trois cornes subsistant de l'écluse.
"Le Petit Perroré" à Saint Denis (Photo JMCA)

 







Des "tas d'attirance" sont constitués régulièrement dans le haut du platin de l'écluse : ils sont constitués de pierres enserrant du varech et du sable afin que les arénicoles et autres vers, s'y développent à l'abri.
Par grande marée, les tas se détruisent et les poissons remontant à la recherche de nourriture s'attardent et se retrouvent prisonnier dans les coursières de l'écluse.



 
 


Illutration : J.-M. Chauvet d'Arcizas

 



 
 
 
 
 
 

"Après les tempêtes les bâtisseurs d'écluses avaient déjà remarqué que le sable fuyait vers le sud en laissant les dunes et les plages rongées par la mer. Indifférent au tumulte, du sable restait bloqué entre les bras des écluses. Bâtisseurs d'instinct, le regard de ces hommes était simplement modelé par les saisons. Aujourd'hui, experts en mécanique des fluides turbulents, géologues hydrodynamiciens, docteurs en océanographie côtière pourraient peut-être enfin leur expliquer pourquoi..."
Roland MAUPIN, géologue



 


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