Le mur de l'écluse nécessite
un entretien régulier pour être de niveau et rigoureusement
parallèle à la ligne d'horizon : avec le temps, le mur travaille
produisant des affaissements, "les tires", qui sont autant de passages
par lesquels le poisson s'échappe.
Coupe du mur d'une écluse, principe.
En effet, lorsque l'écluse découvre à nier descendante (dérase), un courant violent se forme, entraîne le poisson et lui permet de s'échapper. Il faut donc veiller à ce que le mur soit toujours parfaitement entretenu pour rester horizontal sur toute sa longueur.
Les tours de réparation, comme pour la pêche, sont placés sous l'autorité du chef d'écluse.
Au printemps et en automne, les co-détenteurs
de l'écluse procèdent à l'aménagement des allées,
des coursières, creusées dans le rocher. Ces lits d'eau doivent
être nettoyés, débarrassés de toutes algues
et pierres roulantes qui peuvent les encombrer, de façon à
faciliter l'écoulement de l'eau le plus rapidement possible vers
la "foue" où il reste suffisamment d'eau pour canaliser le poisson
prisonnier et lui permettre de survivre si personne ne vient le pêcher.
Sur une base solide, l'estran rocheux, des pierres non gélives, extraites de la banche, sont réparties de chaque côté du mur. On jette ensuite dans le milieu des roches et des graviers.
A la construction comme à l'entretien,
des pierres triangulaires à angle vifs, "trois cornes", sont soigneusement
choisies pour la place qu'elles doivent occuper. Emboîtées
le mieux possible dans la construction, elles ferment le mur. Puis l'ensemble
se tasse et se recouvre peu à peu d'huîtres et de balanes
qui, en se soudant, forment un ensemble homogène mais suffisamment
poreux pour encaisser la pression des vagues qui peut atteindre jusqu'à
20 tonnes par mètre carré.
Des "tas d'attirance" sont constitués
régulièrement dans le haut du platin de l'écluse :
ils sont constitués de pierres enserrant du varech et du sable afin
que les arénicoles et autres vers, s'y développent à
l'abri.
Par grande marée, les tas se détruisent
et les poissons remontant à la recherche de nourriture s'attardent
et se retrouvent prisonnier dans les coursières de l'écluse.
"Après les tempêtes les bâtisseurs
d'écluses avaient déjà remarqué que le sable
fuyait vers le sud en laissant les dunes et les plages rongées par
la mer. Indifférent au tumulte, du sable restait bloqué entre
les bras des écluses. Bâtisseurs d'instinct, le regard de
ces hommes était simplement modelé par les saisons. Aujourd'hui,
experts en mécanique des fluides turbulents, géologues hydrodynamiciens,
docteurs en océanographie côtière pourraient peut-être
enfin leur expliquer pourquoi..."
Roland MAUPIN, géologue
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7 Restauration des écluses des Sables-Vignier
(St Georges d'Oléron)
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