Lien étroit entre monde agricole et
milieu marin : les propriétaires d'écluses sont en majorité
des cultivateurs qui retirent de la mer deux éléments essentiels
; la pêche pour leur alimentation, le varech pour l'amendement de
leurs terres.
"...Aussi on ne doit regarder
la pêche qui se fait à Oléron que comme une nécessité
et un besoin qu'ont les habitants d'avoir du poisson pour leur subsistance
puisque le produit de la pêche se consomme sur les lieux sans en
envoyer hors de l'île où ce qui se prend ne peut même
pas suffire... on se sert du varech, saar ou goëmon... non seulement
pour fumer et amender les terres, mais encore pour la culture des vignes
qui, à ce qu'assurent les habitants du pays, en produisent infiniment
davantage."
Le Masson du Parc 1727
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La pêche aux écluses, comme la pêche à pied, a couvert, selon les époques, plus de la moitié des besoins alimentaires. C'est dire l'importance que les insulaires ont donné à ce type de pêche.
Les co-détenteurs d'une écluse élisent un chef et se placent sous son autorité; c'est lui qui aura le pouvoir de prendre les décisions. Il veillera, en permanence et en toute équité, à ce que chacun se soumette aux règles de la communauté.
Le chef d'écluse détermine le tour de pêche de tous, en fonction du nombre de pans d'écluse, comme il surveillera d'ailleurs que chacun assure bien ses réparations. Il doit veiller à ce que l'équipe ne soit pas en multiple de 7 pour -que les tours ne tombent pas toujours sur les mêmes membres en maline (grande marée) ou en mort d'eau (faible coefficient) et que tous puissent profiter d'une marée de nuit et d'une marée de jour.
Autrefois, les parts étaient
inégales. Certains bouchots, les plus mal exposés, étaient
entretenus par les pêcheurs possédant le plus grand nombre
de pans, ce qui explique le jugement rendu :
"En 1837, le sieur Massé fait citer le sieur Viaud à comparaître pour s'entendre condamner à lui payer la somme de 10 francs qu'il lui doit pour la perte du poisson qu'il lui a fait éprouver pour sa négligence et par sa faute pour n'avoir pas fait les réparations nécessaires qui lui incombaient à sa charge... à un bouchot des écluses appelées "la Combe" sises en la commune de Saint Denis ". |