"Il se rencontre assez souvent au bord de
la mer surtout entre les rochers et derrière les bancs, des endroits
où la marée remonte dans les grandes vives eaux ; et dans
lesquelles il reste à mer basse des mares ou des réservoirs
d'eau où les pêcheurs vont prendre avec des trubles et d'autres
petits filets... les poissons qui y sont restés.
Ce sont là des parcs naturels qui ont fait probablement naître l'idée d'en construire d'artificiels ; les uns avec des pierres et auxquels on donne volontiers le nom "d'écluses" ; d'autres avec des pâles ou pieux jointifs ainsi qu'avec des clayonnages et qu'on appelle assez souvent "bouchots". Enfin on fait aussi des enceintes avec des filets..." DUHAMEL du MONCEAU (Traité
des pêches 1769-1779)
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Sur la partie occidentale de l'île d'Oléron, "la côte sauvage" battue par les courants de haute mer et par les vents dominants du sud-ouest, la pêche traditionnelle sur l'estran rocheux, au moyen de filets submersibles supportés par des pieux enfoncés dans la grève ou de clayonnages, est difficile à pratiquer. Les insulaires ont recours à une forme de piège adaptée à cette situation : des murs de pierres retiennent, comme des filets, le poisson à marée descendante.
On les appelle des "écluses à poissons".
Ce type de construction s'est développé le long des côtes de la Manche et du littoral Atlantique. Dans les pertuis charentais, les habitants des rivages en bâtirent en grand nombre, notamment dans les îles : Ré, Aix, Oléron.
Formant un rempart naturel contre les attaques de la houle du large, les écluses à poissons limitent le recul des côtes.
Leur disparition progressive, depuis le XIXème siècle, entraîne une érosion et une modification importante du littoral qu'elles protégeaient autrefois.